Les prévisions météorologiques se révèlent exactes car le lendemain, le vent s'est établi au SSW à force 5

à 6 Beaufort, soit 15 à 25 Nds

Le départ est fixé à 9 h 30 avec pour objectif de rallier

Saint-Malo distante d'environ 40 miles. Les suites de

l'épidémie nous interdisent de rallier les îles Anglo-

Normandes et de ce fait, nous devons rester en France

en faisant route vers l'ouest, soit plus ou moins face au

vent, ce qui n'est pas l'allure la plus confortable. Nous

partons avec deux ris et le génois réduit de moitié et

tirons de longs bords entre la côte et les îles Chausey par

une pluie intermittente et beaucoup d'embruns, car la

houle est importante. Pour une première journée, c'est

une entrée en matière un peu rude pour ceux qui sont

peu amarinés et même pour ceux qui le sont !

Nombreux sont plus ou moins malades à bord, Patricia,

Sonia et moi résistons vaillamment.

L'approche de Saint-Malo est assez délicate et réclame

toute notre attention. C'est vers 16 h 30 comme prévu

que nous rentrons enfin dans le port à seuil des Sablons

et amarrons nos bateaux au ponton visiteurs.

Départ de Saint Cast à 11 h. Vent de NWW de 15 à 16 noeuds le

matin fléchissant l'après-midi. La mer est descendante, ce qui

provoque un courant favorable. Nous tirons de larges bords au

large du fort de la Latte et du cap Fréhel. Le vent adonnant nous

permet de traverser la baie de Saint-Brieuc sur un seul bord et une

fois doublé le phare de l'Ile Harbour, d'abattre au sud vent arrière

pour rejoindre l'entrée du joli port de Saint-Quay – Portrieux. Notre

bateau marche bien et nous faisons jeu égal avec Roche du Lecq

avec parfois un avantage à l'un, parfois un avantage à l'autre, et toujours à vue l'un de l'autre.

Au programme d'aujourd'hui, l'Ile de Bréhat. Grand beau temps. Nous allons toujours contre le vent

mais le courant est encore avec nous, ce qui nous permet, en partant très au large, de rejoindre la

superbe île de Bréhat en seulement deux bords.Nous jetons l'ancre dans

une anse au sud de l'Île et préparons l'annexe. De là, nous devons rejoindre le chemin de l'embarcadère qui mène au bourg. A notre grande
surprise, il y a un monde fou. Il est vrai que Bréhat a beaucoup de charme avec ses rochers de grès ocres, sa végétation luxuriante parfois tropicale – il y a un microclimat dû à un courant marin chaud et il ne gèle parait-il jamais, Ses superbes maisons et ses rues très étroites (moins de deux mètres), qui

n'autorisent pas le passage de voitures.

Nous avons la surprise de découvrir que tous les véhicules sont

adaptés à cette voirie, et particulièrement ceux des pompiers.

Nous partons par petits groupes visiter au hasard des rues qui sont

heureusement moins fréquentées que la rue principale. Le groupe dont

je fais partie choisit la plage du Guerzido où nous profitons du soleil et

testons la température de l'eau de mer (18° ?).

Nous prenons notre temps car nous avons prévu de dormir à

Paimpol dont le port est accessible par un chenal dans l'estran

à marée suffisamment haute. C'est donc en fin d'après-midi

que nous remontons au moteur ce chenal assez étroit jusqu'à

l'écluse d'entrée dans le port où nous devons encore patienter

une demi-heure avec d'autres bateaux en faisant des ronds

dans l'eau.

Enfin, nous pouvons nous amarrer à quai en plein centre-ville

et trouver le restaurant idéal où nous avons prévu de diner ce

soir. Celui-ci s'appelle l'Islandais – à cent mètres de nos

bateaux - et nous y passons une soirée bien agréable.